30 May 2005

Cherubini's Medea at Toulouse

L’événement du mois, sinon de la saison, vient d’avoir lieu à Toulouse avec la nouvelle production d’un chef d’œuvre trop rarement joué : Medea de Luigi Cherubini. Avec, pour défendre le rôle-titre, l’éblouissante performance d’Anna Caterina Antonacci, couronnant une réalisation de tout premier plan, tant au niveau de l’Orchestre National du Capitole dirigé par Evelino Pidò, qu’à celui des mises en scène, décors et costumes signés Yannis Kokkos. Une réussite exemplaire dont il ne faudra pas rater la reprise au Châtelet de Paris dans le cadre de son annuel festival des régions.* Compositeur majeur, à la fois contemporain de Mozart – il était son cadet de quatre ans – et de Beethoven – né dix ans après lui -, injustement boudé par divers oukases de ces modes qui se suivent puis se démodent, il était l’homme de la maestria absolue, héritier de Gluck, mozartien dans l’air du temps, adepte de la rigueur classique et annonciateur visionnaire du romantisme. Autant d’éléments et de formes qui émaillent son œuvre prolifique (opéras, cantates, messes, sublime musique de chambre) comme Les Cailloux du Petit Poucet. Berlioz le railla, l’admira, l’imita…


Medea (Eugène Delacroix (1798-1863))

Medea

Antonacci, Médée de légende

Caroline Alexander [Le Journal des Spectacles, 25 May 05]

L'événement du mois, sinon de la saison, vient d'avoir lieu à Toulouse avec la nouvelle production d'un chef d'œuvre trop rarement joué : Medea de Luigi Cherubini. Avec, pour défendre le role-titre, l'éblouissante performance d'Anna Caterina Antonacci, couronnant une réalisation de tout premier plan, tant au niveau de l'Orchestre National du Capitole dirigé par Evelino Pido, qu'à celui des mises en scène, décors et costumes signés Yannis Kokkos. Une réussite exemplaire dont il ne faudra pas rater la reprise au Châtelet de Paris dans le cadre de son annuel festival des régions.* Compositeur majeur, à la fois contemporain de Mozart - il était son cadet de quatre ans - et de Beethoven - né dix ans après lui -, injustement boudé par divers oukases de ces modes qui se suivent puis se démodent, il était l'homme de la maestria absolue, héritier de Gluck, mozartien dans l'air du temps, adepte de la rigueur classique et annonciateur visionnaire du romantisme. Autant d'éléments et de formes qui émaillent son œuvre prolifique (opéras, cantates, messes, sublime musique de chambre) comme Les Cailloux du Petit Poucet. Berlioz le railla, l'admira, l'imita...

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